Prologue.

"Je suis un pur produit de la Think Pink Generation, mon credo: sois belle et consomme."

Je ne suis pas riche, non, malheureusement. Mais cela ne m'empêche pas de consommer au maximum. Pour moi, la séduction est un sport des plus enrichissants. De mon point de vue, il ne se base pas sur le physique (Même si évidemment c'est toujours un plus) mais aussi sur ce que dégage quelqu'un. Une jeune femme grosse qui est sûre d'elle aura toujours l'air plus charmante qu'une mince qui se sent mal à l'aise aux yeux des autres. J'ai mis du temps à le comprendre mais une fois que ce fut fait, tout est devenu plus simple. Comme cela s'est passé? Un classique à vrai dire. Une jeune demoiselle se fait charmé par un garçon plus âgé, il lui met la tête dans les étoiles et la fait vite redescendre, sans parachute. En voudrais-je aux hommes? Peut-être. Mais je les aime plus que n'importe quoi sur cette planète. Chers messieurs, vous êtes des créatures tout à fait étonnantes. Nous vous pensons différent de nous mais en fait nous nous trompons largement. Hommes ou femmes veulent exactement la même chose: Ce qu'ils ne peuvent avoir. Pour s'en rendre compte, il suffit d'être une oreille attentive aux problèmes des autres. Un tel qui est malheureux car la femme qu'il aime ne le regarde pas, une telle se pâme d'amour pour un garçon qu'elle trouve fabuleux mais qui ne se rend même pas compte qu'elle existe.

Nous sommes compliqués. Pourquoi ne pas se contenter avec ce que l'on peut avoir? On en veut toujours plus, toujours mieux. Cette société nous pousse à vouloir le Parfait. La tentation est partout. En rue, dans le métro, dans le train, en boîte, ou tout autre endroit où se retrouvent plusieurs dizaines d'être humains. La plupart des gens sortent de chez eux en faisant tout pour plaire.

J'aime plaire. J'adore sentir le regard des gens glisser sur moi et me fixer. La plupart des femmes me détestent. Je n'ai jamais réussi à m'entendre avec les femmes, la plupart sont viles, jalouses et envieuses. Oh oui, demoiselles, détestez-moi car je dis la vérité. Vous aimez avoir des amies pour assurer vos arrières, pour ne pas en faire vos ennemies. Parfois, aussi, vous faites connaissance avec une que vous trouvez moche, juste pour qu'elle vous serve de faire-valoir.

J'adore cette société. Les gens sont pleins de secrets. Nous gardons tous des secrets. Des fantasmes inavoués, des coups d'un soir désastreux.

Ce que j'aime encore plus.. C'est que la plupart d'entre vous n'osent pas avouer ce dont ils ont vraiment envie. Le sexe contient encore malheureusement quelques tabous. La plupart des demoiselles font les mijorées, juste pour ne pas passer pour des salopes. Car un homme qui couche souvent est un dragueur, un Don Juan. Une femme, elle, devient directement une salope. Moi qui ne suis pas spécialement féministe, je trouve que c'est la seule chose où nous devrions être égaux.

Je citerai ici un grand auteur contemporain dont j'aime beaucoup les pensées:

"Le projet millénaire masculin, parfaitement exprimé de nos jours par les films pornographiques, consistant à ôter à la sexualité toute connotation affective pour la ramener dans le champ du divertissement pur, avait enfin, dans cette génération, trouvé à s'accomplir. Ce que je ressentais, ces jeunes gens ne pouvaient ni le ressentir, ni même exactement le comprendre, et s'ils l'avaient pu ils en auraient éprouvé une espèce de gêne, comme devant quelque chose de ridicule et d'un peu honteux, comme devant un stigmate de temps plus anciens. Ils avaient réussi, après des décennies de conditionnement et d'efforts ils avaient finalement réussi à extirper de leur coeur un des plus vieux sentiments humains, et maintenant c'était fait, ce qui avait été détruit ne pourrait se reformer, pas davantage que les morceaux d'une tasse brisée ne pourraient se réassembler d'eux-mêmes, ils avaient atteint leur objectif: à aucun moment de leur vie, ils ne connaîtraient l'amour. Ils étaient libres."

Serais-je dénuée de coeur? Serions-nous dénué de coeur? Bonne question. Peut-être que nous nous protégeons, peut-être pas.

Quel brouillon. Mon esprit me fait peur, parfois.
A bientôt, si jamais vous ne vous êtes pas déjà enfuis.